Contenu sensible : Violence, transphobie
Non papa, je ne suis pas en train de me faire embarquer dans une secte. Non, je n’ai pas été influencée. Je suis trans et il va bien falloir l’admettre !
Si aujourd’hui je vis une rupture, je quitte le village et prends de la distance, ce n’est pas parce qu’une « secte LGBT » m’isole de ma famille pour mieux me contrôler.
La vérité est bien plus simple : Je ne me sens plus à l’aise ici et je t’en considère comme en partie responsable !
Alors quand tu viens m’infantiliser et raconter à tout le monde qu’une secte me manipule, ça me donne la rage.
Tu n’es pas dans ma tête et tu ne connais rien de mon ressenti. Non, je n’estime pas, comme tu le dis, avoir vécu une enfance heureuse. Je t’ai subi en silence pendant toutes ces années, sans jamais oser te dire quoi que ce soit.
N’oublie pas aussi que l’année passée tu m’as traité de pute et menacé de mort… plusieurs fois.
Je sais très bien que ces idées ne sortent pas de nulle part. Il y a quelques semaines était diffusé à la télévision suisse une émission de «Temps présent» sur les détransitions. Cette émission a traité le sujet de manière sensationnaliste et a véhiculé des informations incorrectes et biaisées.
Aujourd’hui, j’estime que les informations nous concernant doivent être partagées avec respect et déontologie. C’est d’autant plus vrai quand celles-ci sont partagées sur un média public.
Beaucoup de gens apportent du crédit à vos propos et ce n’est pas sans conséquence. Dans mon cas, cela contribue juste à briser un lien déjà pas très solide.
Mais le traitement médiatique qui en ai fait, peut accentuer les violences à notre égard, rendre plus compliqué l’accès aux soins dont nous avons besoin et isoler encore plus des personnes fragiles.
En conclusion, va chier papa! Et les médias, respectez-nous bordel!